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Libération
Sous le choc

Résultats européennes 2024 : avec 5,5%, les Ecologistes au bord de l’abîme

Elections européennes 2024 dossier
Si la liste menée par Marie Toussaint réussit de justesse à obtenir un résultat au-dessus de la barre fatidique des 5 %, le choc est dur à encaisser cinq ans après la vague verte des précédentes européennes.
Marie Toussaint réagit à l'annonce des résultats des élections européennes, le 9 juin. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 9 juin 2024 à 21h54

Les écologistes étaient encore sonnés par l’annonce de leur résultat, historiquement bas, lorsque l’annonce de la dissolution est tombée. Avec 5,5 % des voix, selon les estimations de l’institut Ipsos, Marie Toussaint, la tête de liste, évite la disparition du groupe au Parlement européen en conservant entre 4 et 5 sièges. Tout de même affaiblis comme jamais depuis l’émergence de l’écologie politique, ils vont devoir repartir en campagne. «Il va falloir se lever, a affirmé la voix tremblante la députée écologiste Sandrine Rousseau. Il y a un projet de gauche, écologiste, de transformation. Nous en avons besoin.»

Du mal à trouver sa place en début de campagne

«J’avais sous estimé la force de TikTok, le règne du mensonge et des faux-semblants. Je n’ai pas su convaincre au-delà de notre socle, je m’en excuse sincèrement», avait déclaré Marie Toussaint juste avant l’annonce. Si le pire est évité, il s’agit bel et bien d’une déception, avec un score historiquement bas. «Les résultats de notre liste, que l’on soit au-dessus ou en dessous de 5%, sont une grande déception, et il faut le reconnaître, un échec», ont écrit les Ecologistes dans un communiqué, promettant une «réflexion profonde sur ce qu’[ils ont) raté». Comme la direction du PS, celle des écolos affirme que «le seul chemin pour éviter une victoire de l’extrême droite en 2027 est un rassemblement de la gauche et des écologistes». «Nous mettrons toutes nos forces dans la construction d’une coalition d’union», promettent-ils.

Les écolos pensaient pourtant rééquilibrer le rapport de force à gauche en leur faveur grâce au scrutin européen qui leur est traditionnellement favorable. Il y a cinq ans, Yannick Jadot était arrivé en tête de la gauche, avec plus de 13 % des voix. Prise en étau entre Manon Aubry et Raphaël Glucksmann, Marie Toussaint, qui n’était pas une figure identifiée, a finalement eu du mal à trouver sa place.

«C’est impossible qu’il n’y ait pas de groupe écolo»

«Marie, c’est une intello, pas une communicante, admettait un proche en début de campagne. Mais le vrai problème, c’est le nœud stratégique qui n’est pas tranché.» Alors qu’insoumis et socialistes assumaient une confrontation à l’intérieur de la gauche, les écolos ont refusé de trancher. «En politique, on plante un drapeau et on construit autour, eux, ils s’éparpillent», jugeait un stratège insoumis.

Les écolos, de leur côté, n’ont cessé de répéter que le contexte jouait contre eux, avec un recul de la cause environnementale. «Tous les partis, à l’exception [du parti] de Raphaël Glucksmann, sont vent debout contre les écolos et ce qu’ils représentent, affirmait José Bové en fin de campagne. C’est impossible qu’il n’y ait pas de groupe écolo pour pouvoir peser sur les politiques européennes dans le cadre des dérives qu’on a vu ces dernières années» Sauvés de justesse, les Ecologistes vont devoir repartir en campagne.