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Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Rétablir le service militaire : ah bon, et pour quoi faire ?

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En l’absence de menace directe sur le territoire national, cette antienne sert surtout de véhicule aux fantasmes les plus suspects et aux nostalgies les plus désuètes.
Deux tiers des Français seraient favorables au rétablissement du service militaire. (Martin Bertrand/Hans Lucas. AFP)
publié le 25 mars 2024 à 16h40

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Rétablir le service militaire : l’antienne revient à intervalles réguliers dans le débat public. Dans une population vieillissante, a fortiori à une époque où la guerre fait son retour aux portes de l’Europe, rien d’étonnant à ce que les nostalgiques de la conscription, supprimée en 1997 par le président Jacques Chirac, soient majoritaires dans la population. Deux tiers des Français (65%) seraient ainsi favorables à son rétablissement, selon un sondage de l’institut CSA pour les médias du groupe Bolloré (CNews, Europe 1 et le JDD). Et les plus âgés, donc les moins concernés, sont sans surprise les plus allants, avec 70% de réponses positives chez les plus de 50 ans. Plus étonnant, la proportion est tout de même de 62% chez les 18-24 ans et de 55% chez les 25-34 ans.

Mais derrière ce symbole se nichent beaucoup de fantasmes. Car au fond, qu’attendraient concrètement les défenseurs du service militaire ? Certains glorifient le brassage social que ce moment collectif constituait. Ce sont souvent les mêmes qui défendent ces dernières années l’instauration d’un Service national universel obligatoi