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Retrait d’Adrien Quatennens au sein de LFI: une demi-mesure symptomatique

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Violences conjugalesdossier
Les électeurs de La France insoumise ont voté pour un parti qui revendique la lutte contre les violences faites aux femmes comme un pilier de ses valeurs. Avec sa simple «mise en retrait», la rupture de contrat est évidente. Mais ses adversaires politiques sont mal placés pour donner des leçons.
Adrien Quatennens et Jean-Luc Mélenchon à Lille, en janvier 2020. (Quentin Saison/Hans Lucas)
publié le 19 septembre 2022 à 10h52

Il y a beaucoup à dire sur les mots choisis par Adrien Quatennens pour expliquer les faits qui l’ont conduit à se mettre en retrait de la direction de La France insoumise (LFI) mais à conserver son mandat de parlementaire, et sur ceux de son mentor, Jean-Luc Mélenchon, pour saluer sa décision. En reconnaissant avoir, dans le cadre de ce qu’il décrit comme une séparation conflictuelle dont les causes privées ne nous regardent pas, giflé la femme qui partageait sa vie et lui avoir une autre fois confisqué son portable, le député du Nord s’est livré à un exercice de transparence loin d’être courant dans un milieu où les mis en cause privilégient quasi systématiquement la dénégation.

Injustifiable par nature

Mais la transparence ne règle pas tout, elle n’amoindrit rien sur le fond. Et Adrien Quatennens reste d’une certaine manière au milieu du gué. Comment justifier, alors que les faits ne sont pas niés par l’intéressé, que celui-ci reste député, presque comme si de rien n’était. Les électeurs qui l’ont élu en juin dernier ont voté pour une figure d’un parti qui revendique notamment la lutte contre les violences faites aux femmes comme un pilier de ses valeurs. Il y a là une rupture de contrat évidente. Envoyée au feu ce dimanche sur RTL, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Pano