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Budget

Retraites : Gérard Larcher prévient que «le Sénat rétablira la réforme» si l’Assemblée la suspend

Le président LR de la chambre haute met ce samedi 25 octobre la pression sur le gouvernement qui discute avec les socialistes et estime que «durer ‘‘quoi qu’il en coûte’’ n’est pas l’intérêt de la France».

Gérard Larcher à Paris le 25 mars 2025. (Bastien André/Hans Lucas. AFP)
Publié le 25/10/2025 à 18h29

Même pas encore votée et déjà menacée. Le président Les Républicains du Sénat, Gérard Larcher, a affirmé ce samedi 25 octobre que «le Sénat rétablira la réforme» si l’Assemblée nationale la suspend. «Nous la votons depuis cinq ans. Je rappelle que son abandon, c’est 30 milliards de déficit en 2035», souligne-t-il dans une interview au Parisien.

Selon l’élu de droite, le gouvernement de Sébastien Lecornu négocie trop avec le PS pour éviter une censure de leur part : «le Premier ministre regarde surtout du côté des socialistes. Il a abandonné le 49.3 comme un cadeau de Noël mais les socialistes en demandent et en demanderont toujours plus». «Durer ‘‘quoi qu’il en coûte’’, ce n’est pas l’intérêt de la France», enchaîne Gérard Larcher. «Nous devons tous être à la hauteur des enjeux, le Sénat le sera».

Les socialistes ont obtenu du Premier ministre Sébastien Lecornu - en échange d’une non-censure de leur part - que la suspension de la réforme des retraites puisse être votée par l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du budget de la Sécurité sociale (PLFSS), qui débute lundi en commission. La mesure sera ensuite débattue dans l’hémicycle de la chambre basse.

«La droite sénatoriale fera ses choix», a réagi sur X le patron du PS Olivier Faure, qui a prévenu en retour : «dans nos institutions, l’Assemblée nationale a le dernier mot».

Un budget «pas acceptable»

Plus globalement, Gérard Larcher qualifie le «budget présenté» par Sébastien Lecornu à l’Assemblée nationale de «pas acceptable». «Il n’est pas question d’accepter n’importe quoi», appuie le cadre du parti LR qui demande, comme l’ensemble de la droite, plus de diminution des dépenses publiques. «Depuis mai, le Sénat, avec les groupes de la plate-forme commune, les deux rapporteurs généraux et les rapporteurs, travaille à une proposition de budget avec 32,5 milliards d’économies», ajoute-t-il.

Les discussions autour du budget de l’Etat ont débuté depuis une semaine à l’Assemblée. Et l’équation s’annonce particulièrement difficile pour le gouvernement Lecornu, cerné de lignes rouges et qui doit répondre aux injonctions contradictoires des groupes politiques mais aussi de la chambre haute et de la chambre basse.