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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Retraites : le temps des arguments gras qui font tache

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Après Gérald Darmanin et ses attaques contre l’«idée gauchiste [et] bobo» du «droit à la paresse», c’est au tour de Jean-Luc Mélenchon d’utiliser non pas des arguments rationnels mais de flatter la fibre vengeresse de certains à gauche en attaquant les riches «parasites».

Jean-Luc Mélenchon lors de la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le 19 janvier, à Marseille. (Patrick Gherdoussi/Libération)
ParThomas Legrand
Éditorialiste - Politique
Publié le 30/01/2023 à 11h03

La caricature, le gros trait et l’emporte-pièce, la punchline qui alimentera les commentaires et le débat public des jours qui suivent est à l’œuvre. Sur la réforme des retraites, nous y sommes. Après des semaines de débats comptables et techniques, pas très passionnants mais nécessaires, sur le vrai niveau des besoins de financement du régime de retraite, sur les injustices de la réforme et les propositions du gouvernement et des oppositions pour tenter d’y remédier, après une mobilisation populaire impressionnante, et à la veille de la deuxième, le but de certains leaders est maintenant de chercher le gros argument qui tache : avec la phrase de Gérald Darmanin fustigeant «une idée gauchiste, bobo, celle d’une société sans travail, sans effort…», la caricature est à son comble.

De l’autre côté, Jean-Luc Mélenchon ne fait guère mieux en proclamant, à propos des riches, qu’il s’agit «d’une catégorie sociale n’hésite même plus à afficher son parasitisme»…