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Retraites : un retour à 62 ans n’est «pas réaliste», abonde la ministre des Comptes publics en soutien à Bayrou

Comme son Premier ministre la veille, Amélie de Montchalin a estimé ce lundi 17 mars au matin que l’abaissement de l’âge de départ n’était pas une issue possible pour le «conclave» des partenaires sociaux.
Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, le 13 mars 2025 à Paris. (Albert Facelly/Libération)
publié le 17 mars 2025 à 9h16

On a connu lundi plus apaisé au sein du gouvernement. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, est venue en soutien de François Bayrou ce lundi 17 mars au micro d’Europe 1 et CNews : «La retraite à 62 ans, avec le cadrage qui a été fixé de revenir à l’équilibre du système des retraites en 2030, ce n’est pas qu’on dise que c’est fini ou pas fini, c’est juste [que] ce n’est pas réaliste», a-t-elle estimé.

Le Premier ministre avait fermé la porte dimanche midi à un abaissement de l’âge de départ, mettant en péril l’avenir du «conclave» sur les retraites avec les partenaires sociaux. Mais dans la soirée, il avait été repris par son ministre de l’Economie, Eric Lombard, ce dernier estimant que c’était «aux partenaires sociaux de décider».

«Ce que le Premier ministre dit, c’est que les partenaires sociaux ont toutes les cartes», a prolongé Amélie de Montchalin. «Ce qu’a dit Premier ministre, c’est [qu’]on va faire un cadrage parce qu’on ne peut pas aggraver le déficit», a-t-elle poursuivi, assurant faire «confiance aux partenaires sociaux».

Elisabeth Borne – la ministre de l’Education et ex-locataire de Matignon qui avait fait passer la réforme aux forceps en 2023 –, s’est livrée au même exercice d’équilibrisme ce lundi matin sur France Info : «Je pense qu’on a toujours raison de faire confiance aux partenaires sociaux», a-t-elle d’abord souligné. Avant de rappeler que ceux-ci n’ont qu’une marge de manœuvre réduite dans leurs négociations, avec des «améliorations possibles» mais «à condition d’assurer l’équilibre du système des retraites».

Un éventuel accord soumis au Parlement

Cherchant à s’éviter la censure du Parti socialiste, François Bayrou avait rouvert en janvier le dossier de la réforme des retraites, alors Premier ministre, en confiant la tâche aux partenaires sociaux de tenter de parvenir à un nouvel accord.

Les concertations ont débuté le 27 février, syndicats et patronat étant censés se réunir chaque jeudi au moins jusqu’à la fin du mois de mai. L’actuel locataire de Matignon s’est engagé à soumettre un éventuel accord, même partiel, à l’appréciation du Parlement.