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Mobilisation

Réuni avec le PCF et les Ecologistes, le patron du PS, Olivier Faure, dénonce pour la première fois un «génocide» à Gaza

Les chefs des trois partis de gauche ont manifesté ensemble à Paris, lundi 26 mai au soir, pour dénoncer la politique de Benyamin Nétanyahou à Gaza.
Fabien Roussel, Olivier Faure et Marine Tondelier lors du rassemblement de soutien au peuple palestinien au Trocadéro à Paris, le 26 mai 2025. (Alain Apaydin/ABACA)
publié le 27 mai 2025 à 8h57

Les dirigeants du Parti communiste français, Fabien Roussel, des Ecologistes, Marine Tondelier, et du Parti socialiste, Olivier Faure, se sont réunis lundi 26 mai à Paris pour dénoncer le «génocide» organisé par Israël à Gaza. «Le gouvernement de Benjamin Nétanyahou commet un génocide», a ainsi déclaré Olivier Faure devant les centaines de militants de gauche présents au Trocadéro à Paris. Un terme que le patron du PS n’utilisait pas directement jusqu’ici, et qu’il a assumé lundi soir de dire «haut et fort». «Le génocide est caractérisé dès lors qu’il y a une intentionnalité. Les membres du gouvernement israélien multiplient les déclarations en ce sens […] Cette politique est hélas pensée, planifiée et même revendiquée», a expliqué celui qui fait actuellement campagne pour sa réélection à la tête des roses.

«Heureux de voir toutes les tendances du PS rallier notre position contre le génocide à Gaza […] Mieux vaut tard que jamais», a par la suite ironisé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sur X. Aucun élu de La France insoumise, formation qui se veut très impliquée dans la défense de la cause palestinienne et qui a rapidement utilisé le mot «génocide» pour qualifier la situation à Gaza, n’était présent aux côtés des trois dirigeants de gauche lundi soir.

Macron appelé à se rendre «aux portes de Gaza»

Alors que le PCF défend historiquement la Palestine, Fabien Roussel a lancé : «Non au nettoyage ethnique à Gaza et au génocide du peuple palestinien.» Le maire de Saint-Amand-les-Eaux était par ailleurs à l’origine de ce rassemblement. Le fait que la France ne reconnaisse pas un Etat de Palestine est «une honte faite à l’histoire diplomatique de notre pays», a martelé le patron du PCF, qui a appelé Emmanuel Macron à se rendre «aux portes de Gaza, comme il a su le faire à Kyiv».

«Ce qui se joue à Gaza, c’est l’image que l’humanité se fait d’elle-même», a pour sa part déclaré Marine Tondelier. «Je ne comprends pas que dans ce genre de situation, on coupe les cheveux en quatre. La France, dans son histoire, a été capable d’avoir des mots très forts et une voix singulière sur la scène internationale», a-t-elle ajouté.

Dix-neuf mois de siège

Israël a intensifié son offensive à Gaza le 17 mai, dans le but affiché de libérer les derniers otages, de prendre le contrôle de tout Gaza et d’anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l’attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre. Ces derniers jours, la Défense civile à Gaza a rapporté quotidiennement des dizaines de morts, dont des enfants, dans le pilonnage israélien du petit territoire, où Israël assiège depuis plus de dix-neuf mois les quelque 2,4 millions d’habitants.

L'édito d'Alexandra Schwartzbrod

Dans la bande de Gaza, les Palestiniens manquent de tout - nourriture, eau, carburant et médicaments - après plus de deux mois d’un blocage total de l’aide humanitaire, qu’Israël n’a que partiellement levé lundi dernier. Les accusations de «génocide» d’Israël envers les Palestiniens se multiplient, venant de l’ONU, de groupes de défense des droits humains, et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.