Comme ils détonnent avec leurs airs d’anciens communiants. Tous trois si bien mis, col droit, sourires polis, pas le genre à se lâcher sur les pizzas du buffet, encore moins à la sono. Mais leurs pupilles brillent quand Marine Le Pen se met à chanter du Dalida. «Laissez-moi danser», jubile-t-elle en ce dimanche 2 juin, une semaine avant les européennes où le RN est donné au plus haut dans les sondages. Ils vibrent avec «Marine», encore surnommée «la patronne», heureux d’être invités dans sa maison de Saint-Nom-La-Bretèche, dans les Yvelines, entre ses chats et sa garde habituelle, Louis Aliot, ses amies, les vieux fidèles d’Hénin-Beaumont, le jeune Jordan Bardella salivant devant la victoire en marche.
Eux ont peu d’expérience en politique, pas d’historique avec le parti d’extrême droite, mais ils font désormais partie du premier cercle. «La Versailles connection», les appelle Marine Le Pen, familière de cette banlieue ouest cossue qu’elle n’a jamais quittée et qui l’a toujours méprisée. Ces trois nouveaux mousquetaires ont grandi dans la ville royale, y habitent, et l’incarnent à la perfection. Dans tous ses clichés. Ils sont issus de familles nombreuses, liées au monde militaire, diplômés, viscéralement catholiques, convertis au RN – pour elle. Renaud Labaye, 40 ans, un saint-cyrien, titulaire d’un master à HEC, est le secrétaire général de son groupe à l’Assemblée. Ambroise de Rancourt, 38 ans, ex-pianiste professionnel, électeur de Mélenchon en