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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

RSA : le gouvernement fort avec les faibles, comme d’habitude

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Après une réforme conditionnant l’accès à l’allocation à des heures d’activité, l’exécutif s’apprête à durcir les sanctions encourues en cas de non respect de ce contrat. Une mesure qui veut s’attaquer aux «profiteurs» mais se trompe encore une fois de cible, fragilisant toujours les plus précaires.
Lors d'une distribution alimentaire étudiante sur l'esplanade des Invalides, à laquelle plus de 700 jeunes étaient inscrits, le 29 mars 2023. (Amaury Cornu/Hans Lucas. AFP)
publié le 21 mars 2025 à 15h50

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Ah c’est sûr, il y a toujours un public quand il s’agit de s’attaquer aux plus précaires. En l’espèce les 1,8 million de bénéficiaires du RSA et leurs 640 euros d’allocation mensuelle (pour une personne seule, aide au logement comprise) qui subissent depuis plusieurs années les assauts de ceux qui entretiennent l’idée, porteuse, que s’y nichent des bataillons de «profiteurs», d’«assistés» et pour tout dire de «fraudeurs». Il en existe, bien sûr, mais à trop vouloir serrer la vis pour de basses motivations politiques, on prend surtout le risque de fragiliser un peu plus une population déjà sur le fil, à commencer par les bénéficiaires les plus abîmés par la vie.

Officiellement, la réforme qui a conduit à conditionner le versement de cette aide à une quinzaine d’heures d’activité – qui ne soient ni du bénévolat, ni du travail dissimulé, mais des heures passées à travailler sur sa réinsertion (rédaction de CV, passage d’entretiens, formation…) – n’a pour but que de maximiser leur retour à l’emploi. Elle était d’ailleurs l’une des dispositions de la loi