Deux jours après sa visite chahutée au Salon de l’agriculture qui a lancé les hostilités entre la majorité et le Rassemblement national en vue des élections européennes, Emmanuel Macron poursuit ce lundi 26 février ses assauts contre le parti d’extrême droite dans l’édition papier du Figaro. «Il y a une offre politique pour réformer l’Europe, la rendre plus souveraine, plus unie aux côtés de l’Ukraine, et défendre notre PAC. Et de l’autre côté, il y a des gens qui, avant, assumaient d’être pour le Frexit et qui maintenant veulent juste sortir de la zone euro.» Et de lâcher : «Ce sont des transformistes de cette cause.»
La Coordination rurale en prend également pour son grade. Le Président accuse le syndicat agricole d’être proche du parti de Marine Le Pen. «Malgré les discussions et les avancées, un syndicat a fait le choix de ne pas appeler au calme : la Coordination rurale», accuse Emmanuel Macron, qui poursuit : «Des décideurs locaux [du syndicat] sont engagés de manière très officielle au Rassemblement national.»
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La veille au soir, c’est Gabriel Attal, depuis le Salon de l’agriculture, qui a mis en garde contre le «cirque médiatique», «politique» et «militant». Une attaque ciblée à l’encontre de Jordan Bardella, présent dimanche et ce lundi au salon. Sur fond de gronde sociale qui agite le secteur agricole depuis plus d’un mois, le leader du RN, affirme sa volonté de promouvoir le «patriotisme économique» et de «changer de logiciel» pour les agriculteurs au niveau européen, avec notamment la «sortie des accords de libre-échange».
Mais «les Français ne sont dupes de rien, a insisté Attal dimanche soir. Ni de l’instrumentalisation, ni du mensonge, ni de la poudre aux yeux.» Le Premier ministre a ensuite défendu son bilan et réattaqué le RN : «Notre ennemi, ce n’est pas l’étranger, c’est la loi du marché débridée.» Et «vous qui êtes des professionnels de l’agriculture, vous savez mieux que personne que cette exception agricole ne doit être en aucun cas une fermeture. Car renoncer à commercer, c’est condamner notre agriculture à sombrer», a-t-il assené.
Ambiance normale pour Bardella
«On doit sceller la fin de cette crise» agricole, affirme ce lundi matin Emmanuel Macron, qui dit attendre «les demandes concrètes» des syndicats. «Elles doivent tenir en quatre, cinq points, pas 150», avertit le chef de l’Etat, qui voit «atterrir tout cela dans trois semaines». «Mais je dirai aussi quel est le plan pour la nation et ce que nous allons défendre au niveau européen», annonce-t-il. Un point d’étape concernant le «suivi des engagements» gouvernementaux doit également se «tenir ce lundi avec les ministres concernés», fait savoir le Figaro.
L’exécutif, lui, doit occuper le terrain après les images inédites de samedi d’affrontements entre force de l’ordre et agriculteurs opposés à la venue du chef de l’Etat. Le tout alors que Jordan Bardella a arpenté les allées dans une ambiance normale dimanche, tranchant avec les tensions de la veille.
Reportage
Mais Emmanuel Macron, dans le Figaro toujours, l’assure : «les principaux syndicats», qui «ont joué pour apaiser les choses», lui «ont garanti que» désormais, «les choses se passeraient calmement pour les membres du gouvernement dans les prochains jours». Une assertion notamment vérifiable dès mardi 7 heures, puisque Gabriel Attal doit revenir au salon, où il arpentera les allées toute la journée – hormis une pause pour les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.