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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Sanctionner les «parents défaillants» : une réponse simpliste et le risque d’une double peine

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En menaçant de s’attaquer financièrement aux parents en échec, la ministre Aurore Bergé prend le risque d’ostraciser et de fragiliser des familles en situation déjà précaire. Plutôt que d’apporter une réponse politique concrète à un problème éducatif et social, le gouvernement préfère une fois encore la démagogie droitière.
La ministre des Solidarités, Aurore Bergé, le 21 novembre à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) pour une distribution des Restos du cœur. (Geoffroy Van der Hasselt/AFP)
publié le 11 décembre 2023 à 18h23

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Des travaux d’intérêt général et des amendes pour les «parents défaillants». Bien davantage qu’une réponse face aux difficultés rencontrées par certains parents pour exercer leur autorité, il s’agit d’abord d’un message politique simpliste qui s’adresse en premier lieu à ceux qui ne sont pas concernés. En qualifiant les parents en échec de «défaillants», cela induit la légitimité d’une sanction au détriment d’une logique d’accompagnement pourtant plus adaptée pour le plus grand nombre des parents concernés. Il existe bien sûr des parents démissionnaires qui ne font aucun effort pour essayer de cadrer leurs enfants et qu’il faut trouver le moyen de responsabiliser davantage, mais il est dangereux de mettre dans le même sac tous les parents d’enfants condamnés pour des actes de délinquance. Or, c’est ce à quoi aboutit la communication du gouvernement, même s’il affirme qu’il faut faire du cas par cas.

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