François Ruffin est un homme qui doute. Dans le monde politique comme ailleurs, il y a ceux qui foncent dans le mur qui leur fait face sans réfléchir, et parviennent parfois ainsi à le briser. Et il y a les anxieux, qui hésitent et tremblent toujours un peu en se lançant. Pour la première fois, le député de la Somme organisait sa rentrée politique à Flixecourt, dans sa circonscription. Une journée à son image, sorte de grande kermesse avec jeux gonflables pour les enfants, chamboule-tout pour les adultes, odeur de merguez et fanfare. Au milieu de l’iconographie ruffiniste, casquettes Fakir vissées sur les têtes de ses soutiens et gilets jaunes «Picardie debout !» pour les organisateurs, le député salue les militants qui veulent leur photo avec lui. 1 600 personnes sont venues jusqu’à ce coin de la Somme, plus que le seuil de 1 000, à partir duquel ses soutiens considéraient que l’événement serait une réussite.

Comme toujours, Ruffin joue beaucoup moins volontiers le jeu des micros tendus. «Et Cazeneuve ? Et Bouamrane ?», «Vous allez me faire la liste ? Ça ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est L