Menu
Libération
Enseignement privé

Scandale Bétharram : la création d’une commission d’enquête parlementaire franchit une première étape à l’Assemblée

Affaire Notre-Dame de Bétharramdossier
La demande portée par le député LFI Paul Vannier a été votée à l’unanimité ce mercredi 19 février en commission des affaires culturelles et de l’éducation.
L'entrée de Notre-Dame de Bétharram, le 5 février 2024. (Quentin Top/Hans Lucas. AFP)
publié le 19 février 2025 à 12h51

L’affaire Bétharram, qui cerne François Bayrou depuis maintenant deux semaines, prend un nouveau tournant. La création d’une commission d’enquête «sur les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires» a été votée à l’unanimité ce mercredi 19 février, par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale.

«Comment tant de crimes ont-ils pu être commis pendant tant d’années […] sans qu’aucun service de l’Etat n’intervienne ?», a interrogé le député LFI Paul Vannier, à l’origine de cette résolution, devant la commission des affaires culturelles ce mercredi. «A Bétharram, aucune enquête n’a été menée ces trente dernières années», a aussi fait valoir l’élu insoumis.

Soumis aux questions de l’Assemblée nationale mardi, le Premier ministre, François Bayrou, a une nouvelle fois martelé n’être «jamais» intervenu, «ni de près ni de loin», auprès de la justice et a contre-attaqué en visant le gouvernement de Lionel Jospin, au pouvoir à la fin des années 90. Celui qui a été ministre de l’Education de 1993 à 1997 a déjà dit n’avoir «jamais été informé» dans le passé des agressions sexuelles et viols dont sont soupçonnés des membres de l’établissement sous contrat entre les années 1970 et 1990. Il a aussi expliqué avoir diligenté une inspection générale dès qu’il a appris, en 1996, le dépôt d’une première plainte d’un élève, giflé violemment par le surveillant général.

Plusieurs étapes subsistent encore avant que la création de cette commission d’enquête ne soit officiellement actée, mais elle pourrait commencer ses travaux d’ici deux semaines, selon la présidente de la commission des affaires culturelles, Fatiha Keloua Hachi (PS). La demande de création de cette nouvelle commission d’enquête sera présentée à la présidente de l’Assemblée, qui saisira le garde des Sceaux. Un président de groupe, de l’une des commissions permanentes, ou le gouvernement peuvent alors s’y opposer.

La question d’auditionner le chef du gouvernement n’a pas été débattue mercredi au sein de la commission. Fatiha Keloua Hachi a reconnu qu’il s’agissait d’une possibilité, mais a dit à l’AFP ne pas souhaiter une telle audition, «pour l’instant en tout cas».