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Interview

Sébastien Delogu, député LFI : «La loi antisquat réprime la pauvreté»

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Lui-même un temps privé de toit, l’élu marseillais a combattu le possible renforcement des sanctions contre les squats et les locataires en difficulté, voté en première lecture ce vendredi à l’Assemblée nationale. Il prône la réquisition des très nombreux logements vacants et une meilleure application de la loi sur les quotas de HLM.
Sébastien Delogu à l'Assemblée nationale, le 15 novembre. (Arthur Nicholas Orchard/Hans Lucas/AFP)
publié le 2 décembre 2022 à 11h07

Dans un hémicycle silencieux – chose rare –, Sébastien Delogu s’est mis à raconter une histoire. Celle d’une famille déchirée après l’expulsion de son logement, son «parcours du combattant» et l’angoisse de retrouver un toit. Avant de conclure, lundi soir : «Cette famille, c’est celle d’un député», la sienne, il y a dix ans, quand lui en avait 25.

Si le parlementaire des Bouches-du-Rhône s’est imposé de parler, lentement et à mots retenus, c’est pour s’insurger d’un texte qui vient d’être adopté en première lecture ce vendredi à l’Assemblée [l’entretien a eu lieu la veille]. La proposition de loi portée par le député macroniste Guillaume Kasbarian prévoit un durcissement des peines encourues en cas d’«occupation illicite» d’un logement. Pour les squatteurs, trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Pour les locataires en retard de paiement, des délais réduits assortis d’une rupture automatique du bail. L’insoumis marseillais juge que proposition de loi «instrumentalise» les petits propriétaires «pour défendre les droits des gros bailleurs».

Avec un renfort de LR et du RN, le te