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Sébastien Lecornu poursuivra mercredi ses consultations avec le RN et les partis de gauche

Le nouveau locataire de Matignon continue à discuter avec les forces politiques pour s’assurer un avenir et éviter le piège de la censure dès le vote du budget. Il rencontrera notamment le PS, mercredi 17 septembre, alors que les roses ont son avenir entre leurs mains.

Sébastien Lecornu, aux universités d'été du MEDEF, le 28 août 2025. (Albert Facelly/Libération)
Publié le 15/09/2025 à 14h40

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu recevra mercredi 17 septembre les responsables du Parti socialiste, des Écologistes et du Parti communiste, ainsi que le Rassemblement national, dans le cadre de ses consultations en vue de préparer le budget 2026 et d’éviter une censure. «On a rendez-vous mercredi matin et donc nous le verrons pour la première fois», a annoncé Olivier Faure, premier secrétaire du PS, ce lundi sur France 2. Les Écologistes de Marine Tondelier et le Parti communiste de Fabien Roussel ont également indiqué être reçus mercredi, respectivement à 14 heures et 18 heures.

Le RN de Marine Le Pen et Jordan Bardella sera également reçu le même jour, de même que Place publique, la formation sociale-démocrate de Raphaël Glucksmann, a fait savoir Matignon sans préciser les horaires de ces entretiens. La veille, mardi, sont attendus les représentants du Parti radical, du Parti radical de gauche, ainsi que les indépendants et ultramarins rattachés au petit parti Utiles ou au groupe Liot à l’Assemblée. Viendra enfin jeudi le tour d’Éric Ciotti et son Union des droites pour la République (UDR).

Lecornu déjà menacé de censure par LFI et le RN

Depuis sa nomination le 9 septembre, Sébastien Lecornu a commencé ses consultations avec d’abord les partis du socle commun composé du bloc central et de LR, puis les syndicats et organisations patronales avec qui le Premier ministre a encore rendez-vous ce lundi et mardi. Mais le rendez-vous le plus attendu est celui avec les socialistes qui peuvent éviter au locataire de Matignon, déjà menacé de censure par LFI et le RN, de connaître le même sort que ses prédécesseurs.

Au cœur de ce rendez-vous : le projet de budget 2026 que le nouveau gouvernement devra présenter avant la mi-octobre au Parlement. Les socialistes posent notamment comme conditions un moindre effort d’économies en 2026 que ce qu’envisageait François Bayrou et une fiscalité plus forte des plus riches, à travers la taxe sur les très hauts patrimoines élaborée par l’économiste Gabriel Zucman (2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros).

La taxe Zucman au cœur des discussions avec le PS

Mais Sébastien Lecornu, s’il s’est dit prêt samedi à «travailler sans idéologie» sur les questions «de justice fiscale» et de «répartition de l’effort», a déjà fait comprendre son hostilité à cette taxe Zucman, notamment le fait de taxer le patrimoine professionnel «car c’est ce qui permet de créer des emplois». «Quand on parle patrimoine professionnel, vous pensez à la machine-outil ou aux tracteurs mais pas du tout. On parle d’actions, la fortune des ultrariches, elle est essentiellement en actions», lui a répondu Olivier Faure.

«Si vous dites que, dans la base imposable, on retire ce qui est l’essentiel de leur richesse, en réalité, vous n’avez rien à imposer», a-t-il encore argumenté. «C’était déjà le problème avec l’impôt sur la fortune (ISF, supprimé par Emmanuel Macron) qui touchait les “petits riches” et épargnait les “ultrariches” parce que les “ultrariches” placent leur argent dans des holdings», a affirmé le patron des socialistes. Les échanges s’annoncent donc agités mercredi, et l’accord de non-censure semble encore loin pour le nouveau Premier ministre.