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Le billet de Thomas Legrand

Sébastien Lecornu reconduit Premier ministre : le repli macronien

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Les conditions de sa nomination font du Premier ministre l’incarnation d’un rétrécissement, de la cécité et de l’arrogance macroniennes. Sébastien Lecornu a peut-être une petite chance de sauver la situation : se tourner vers la gauche.

Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu à Boulouris-sur-Mer le 15 août 2024. (CHRISTOPHE SIMON/AFP)
ParThomas Legrand
Éditorialiste - Politique
Publié le 10/10/2025 à 23h29

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Les manettes de l’Elysée ne répondent plus, le Président n’a plus le pouvoir mais il semble être le dernier à le comprendre. Qu’est-ce que cette nomination veut dire ? Que le Premier ministre qui a échoué en obéissant au président de la République quant à la ligne politique et à la composition du gouvernement le plus éphémère de l’histoire doit réussir avec une autre ligne et un autre casting.

Tout se passe comme si, devant l’évidence arithmétique et politique selon laquelle il faut désormais s’entendre avec la gauche non-LFI, Emmanuel Macron essayait toutes les positions, toutes les combinaisons pour l’éviter, la nier alors qu’elle saute aux yeux de tous. Depuis la débâcle électorale macronienne des législatives de 2024, il n’y avait que deux possibilités : soit confier le pouvoir au RN en lui demandant, en tant que premier parti de l’Hexagone, de se débrouiller pour rallier la droite afin de constituer une puissante majorité relative, soit chercher une solution de compromis avec la gauche en confiant aux parlementaires le soin de s’arranger entre eux, de former une majorité de programme minimum jusqu’en 2027.

La solution était, depuis deux ans, de gouverner avec la gauche

La première solution (confier le pouvoir à l’extrême droite) était exclue. D’abord parce que Jordan Bardella avait été clair. Il n’acceptait d