Un nouveau come-back de Ségolène Royal. L’ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007 a affirmé ce mercredi matin qu’elle «pourrait participer à une primaire de la gauche» pour 2027 lors d’une interview sur France 2. Interrogée à l’occasion de la sortie de son livre Mais qui va garder les enfants ? paru ce mercredi chez Fayard, la première femme à avoir atteint le second tour de la présidentielle considère qu’elle a perdu à l’époque notamment parce que «c’était difficile pour une femme de se faire entendre».
Le titre de son livre, tiré d’une formule qu’elle prête à Laurent Fabius en 2006 lors de la campagne pour l’élection présidentielle, dénonce le sexisme dans le milieu politique. Mais Ségolène Royal estime que son ouvrage «retourne le stigmate» : «aujourd’hui, de quoi a-t-on besoin si ce n’est de tendresse, d’amour du peuple, de sécurisation de ce peuple. Qui va garder les jeunes contre l’anxiété, qui va garder la planète ?», interroge la désormais candidate putative à une éventuelle primaire à gauche.
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Dans son ouvrage, l’ancienne ministre socialiste de 72 ans développe le principe de «dette générationnelle», vis-à-vis d’une jeunesse «tenaillée par l’anxiété» et défend la nécessité «d’assumer pleinement la part maternelle du pouvoir», à l’inverse du «virilisme toxique». Prenant l’exemple des Gilets jaunes, elle assure qu’«une mère de famille» n’aurait pas «embêté ses enfants pendant neuf mois», et n’aurait pas réprimé un peuple qui souffre. «Un pays bien présidé, c’est un pays dans lequel il n’y a pas de révolte sociale, pas de colère sociale qui fait souffrir», ajoute-t-elle.
«Les qualités que l’on prête à l’amour maternel, vigilance, patience, constance, exigence, sont précisément celles que les citoyens inquiets attendent aujourd’hui de leurs dirigeants», écrit celle qui est mère de quatre enfants. Assurant son désir que ces idées-là soient portées lors de la prochaine présidentielle, elle estime que son potentiel retour en politique «dépendra du contexte».
Rhétorique droitière
Interrogée sur le budget, actuellement débattu à l’Assemblée, et sur le déficit, Ségolène Royal a préconisé de «lutter contre le gaspillage», à rebours des mesures de justice fiscale demandées par la gauche.
«Il n’y a pas le courage de lutter contre le gaspillage. Vous voyez, il y a 1 600 organismes dans tous les sens qui font souvent le doublon de ce que font les ministères», martèle-t-elle. «Les doublons, les organismes tous azimuts qui coûtent 160 milliards, là, on peut supprimer», considère-t-elle, ajoutant qu’il y a aussi des économies à faire sur «les 160 milliards donnés aux entreprises sans conditions». Pour autant, il «ne faut pas baisser» l’investissement dans la Santé, l’Education, la Sécurité ou la lutte contre le changement climatique, note-t-elle.
Ségolène Royal, qui avait un temps rendu sa carte du Parti socialiste, avait soutenu une des opposantes à Olivier Faure, Hélène Geoffroy, au dernier congrès du parti. Les modalités d’une potentielle primaire de la gauche, sur lesquelles discutent notamment le PS et les Ecologistes, devraient être rendues publiques en fin d’année.