La scène se déroule dans un restaurant de la capitale. On ne le sait pas encore mais un virus destructeur nommé Covid-19 est à l’approche. L’ancienne candidate à la présidentielle, Ségolène Royal, s’installe en face d’une poignée de journalistes de Libé. La discussion tourne autour de la politique nationale ; elle atterrit sans savoir comment au Cameroun. Ségolène Royal explique tranquillement : «J’entends les critiques contre Paul Biya mais il a fait de très bonnes choses pour son pays.» Un petit silence prend place. Le directeur de la rédaction de l’époque, Laurent Joffrin – qui a, depuis, quitté le journalisme pour la politique – relance : «Il y a tout de même un problème démocratique. Il est élu depuis près de quarante ans, la presse au Cameroun n’est pas libre et les opposants sont très souvent emprisonnés.» Un petit match de ping-pong se met en place. «Peut-être mais j’ai un souci avec cet argument. Pourquoi les Occidentaux cherchent-ils toujours à imposer leur modèle démocratique aux autres pays, notamment sur le continent africain ? Nous donnons toujours les bons et les mauvais points avec une forme de mépris.» On a quitté le restaurant en se grattant la tête : où voulait-elle en venir ?
L’ancienne ministre de l’Environnement squat