Les insoumis ne manquent jamais une occasion de déplorer le traitement journalistique d’une presse qu’ils jugent avide de luttes intestines fantasmées. «Vous n’en avez pas marre ?» balaient-ils souvent d’un haussement de sourcils, quand on les interroge sur les dissensions au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Un jeu de dupes, car tout le monde sait bien qu’ils alimentent le récit de la division, tout en accusant les médias de l’avoir créé.
Dimanche soir, dès la tombée des premiers résultats des sénatoriales, qui confortent les groupes socialiste, écologiste et communiste, La France insoumise envoie un communiqué déplorant «le refus de l’union autour de la Nupes» qui aura, selon eux, «coûté à la gauche près de dix sièges». «En refusant tout accord d’union, la vieille gauche a empêché l’élection d’un seul sénateur ou une seule sénatrice insoumise comme c’était notre revendication», peut-on encore lire.
Mi-juin, socialistes, écologistes et communistes avaient scellé un accord laissant les insoumis de côté, prétextant qu’ils n’avaient pas d’assise locale. Ces derniers, qui demandaient seulement un siège dans le Puy-de-Dôme, ont donc décidé de présenter des candidats concurrents tout en sachant qu’ils ne pourraient gagner nulle part. «On ne voulait pas, mais on est obligé