Sans surprise, la droite conserve la main au Sénat. Selon Bruno Retailleau, leur patron, Les Républicains devraient compter désormais 143 ou 144 sénateurs à l’issue du scrutin de ce dimanche 24 septembre, contre 145 avant le renouvellement. Le président du palais du Luxembourg Gérard Larcher a été réélu dans son fief des Yvelines. Malgré ce tout petit recul, Retailleau estime que «la majorité sénatoriale» de droite et du centre est «confortée» : «le groupe LR restera le plus important de très très loin», avec une «stabilité».
Le Rassemblement national fait son retour au Sénat. Absent depuis 2022 et le départ de Stéphane Ravier chez la formation zemmouriste Reconquête, le parti de Jordan Bardella a fait élire au moins trois sénateurs. Il en espérait entre deux et quatre. Christopher Szczurek est élu dans le Pas-de-Calais, Joshua Hochart dans le Nord et Aymeric Durox en Seine-et-Marne. Sous le seuil nécessaire des 10 élus, le RN ne pourra toutefois pas constituer de groupe au Sénat.
Accord «gagnant-gagnant» pour la gauche plurielle
Quelque 79 000 grands électeurs étaient appelés aux urnes pour ce scrutin indirect renouvelant de moitié la Chambre Haute. Pour ce scrutin, 170 des 348 sièges de sénateurs étaient à pourvoir, pour un mandat de six ans. Une quarantaine de départements était concernée par l’élection, dont Paris. Les équilibres politiques n’ont été, comme prévu, que modifiés à la marge dans ce scrutin dépendant fortement du résultat des élections municipales.
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La gauche reste ainsi minoritaire à la Chambre haute. Les socialistes renouvelaient 33 sièges – sur les 64 que compte le groupe. Le président du groupe, Patrick Kanner, a été réélu dans le Nord. «Symboliquement, c’est important», reconnaît le chef de file socialiste – réélu dans le Nord – Patrick Kanner, satisfait d’avoir signé «un accord gagnant-gagnant» avec les communistes et les écologistes dans une quinzaine de départements. Socialistes, communistes et écologistes, qui comptaient 91 sièges au Sénat, s’étaient fixés pour ce scrutin l’objectif de 100 élus.
Le gouvernement sanctionné
De son côté, le groupe écologiste comptera Yannick Jadot dans ses rangs : l’ancien candidat à la présidentielle Yannick Jadot a été élu à Paris. Il devait rejoindre un groupe vert légèrement renforcé, notamment par Mathilde Ollivier, élue sénatrice des Français de l’étranger, à seulement 29 ans, et qui devient ainsi la benjamine au Sénat. «C’est important pour ma génération, la génération climat aussi, d’être représentée dans les institutions», a-t-elle réagi auprès de l’AFP.
Le parti présidentiel subit, lui, un nouveau revers. Dès dimanche matin, la macronie a enregistré une défaite emblématique, celle de la secrétaire d’Etat à la citoyenneté Sonia Backès, seule ministre en lice à l’échelle nationale, battue au second tour en Nouvelle-Calédonie par l’indépendantiste Robert Xowie. L’ancienne ministre Brigitte Bourguignon, déjà défaite aux législatives 2022, a quant à elle été battue dans le Pas-de-Calais.
Parmi ses cadres au Sénat, Renaissance a sauvé le siège de Xavier Iacovelli (Hauts-de-Seine), mais pas Julien Bargeton à Paris. En effectifs déjà réduits au Sénat, les macronistes réunis au sein du groupe RDPI (24 élus) présidé par l’ancien socialiste François Patriat, les macronistes payent leur faible ancrage local.