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Sénatoriales : Pierre Charon fait un double avec la tenniswoman Pauline Déroulède

Le sénateur LR sortant de Paris, qui se lance en dissident à droite, a demandé à la championne de tennis handisport d’être sa numéro deux pour le scrutin du 24 septembre.

Pierre Charon au Sénat, en janvier 2021. (Daniel Pier /NurPhoto. AFP)
Publié le 04/09/2023 à 8h00

Alors que les candidatures aux sénatoriales doivent être déposées cette semaine en préfecture, il en est un qui compte mettre des paillettes dans sa liste. Dans la capitale, le sénateur LR sortant, Pierre Charon, parti en dissidence, va, selon nos informations, faire équipe avec Pauline Déroulède, deuxième sur sa liste «Libérons Paris !». La championne de tennis handisport de 32 ans lui a dit banco fin août, lors d’un rendez-vous calé à côté des courts de Roland-Garros. Amputée de la jambe gauche après avoir été fauchée par un chauffard nonagénaire sur un trottoir parisien en 2018, la médiatique athlète ne roule pour aucun parti. Mais depuis son accident, elle bataille auprès des responsables politiques pour une réforme de la sécurité routière, plaidant pour des tests d’aptitude à la conduite obligatoires et la fin du permis à vie.

«Je sais faire de l’autostop»

«En côtoyant un peu ce monde, j’ai développé des convictions au-delà du thème du handicap. Cette candidature est une opportunité, une campagne, ça se gagne ou ça se perd. Ensuite, on verra ce que l’avenir me réserve», explique-t-elle à Libération, en route pour l’aéroport et l’US Open de New York, et prête apparemment à voir au-delà du palais du Luxembourg. La jeune femme a surtout en tête l’objectif qu’elle s’est fixé il y a cinq ans : les Jeux paralympiques de Paris 2024.

Pierre Charon, lui, a coché la date du 24 septembre, jour du scrutin sénatorial. Ecarté par LR au profit du tandem formé par la sénatrice Catherine Dumas et l’avocat et maire du XVIe arrondissement, Francis Szpiner, le sénateur sortant n’a pas digéré la mauvaise manière. Le chef des sénateurs LR, Bruno Retailleau, lui avait alors proposé une place en quatrième position : «C’est une insulte à mon intelligence», a rétorqué Charon, qui a monté sa propre liste avec des néophytes encartés nulle part. «Je fais dans le disruptif. Ils m’ont oublié sur le bord de la route. Ils n’auraient pas dû, je sais faire de l’autostop», avertit le sarkozyste qui avait déjà fait le coup (gagnant) en 2011.

«Un attrape-tout»

LR, qui n’en finit plus de s’émietter, devra aussi compter avec la liste dissidente menée par l’eurodéputée et patronne de la fédération de Paris, Agnès Evren. A tu et à toi avec l’écosystème politique, Charon espère grappiller des soutiens de grands électeurs au-delà de son camp. «Il pique des voix chez tout le monde, c’est un attrape-tout», observe un ministre. «J’ai un socle LR important, je ne ferai pas la danse du ventre à la macronie», récuse Charon pour ne pas braquer ses camarades pur sucre, sans refuser les voix d’élus de la majorité présidentielle que la liste officielle laisserait perplexe. Le sénateur Renaissance Julien Bargeton doit déposer, cette semaine, sa liste avec des candidats Modem et Horizons.

A gauche, on fait (quasi) cause commune. La liste menée par le sortant, Rémi Féraud (PS), rassemble socialistes, écologistes (dont Yannick Jadot en position éligible), communistes et membres de Génération.s, sans les insoumis.