Les suites d’une consternante soirée aux relents racistes au Palais Bourbon. Interrogé sur le sujet mardi 28 octobre lors des questions au gouvernement, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a confirmé l’ouverture d’une enquête disciplinaire et que deux sapeurs-pompiers de Paris étaient impliqués. Le lendemain, sur le plateau de C à vous, il a indiqué qu’ils étaient finalement trois à avoir participé à la vidéo en question, prise lors de cette fête organisée à l’aérodrome de Brienne-le-Chateau (Aube) par le club de parachutisme local. Devenue virale les réseaux sociaux, elle montre huit participants, les uns parés du triste costume suprémaciste du Ku Klux Klan, en train de mimer le passage à tabac des trois autres, grimés de noir.
La Fédération française de parachutisme a, dès le 22 octobre, interdit de saut les neuf hommes impliqués (les déguisés ainsi que le vidéaste) dans cette ignoble mise en scène. Devant les députés, le nouveau locataire de la Place Beauvau a exprimé son «indignation» en répondant à l’écologiste Sabrina Sebaihi, qui avait qualifié le silence du gouvernement sur le sujet de «faute grave». «Il y aura des sanctions qui seront extrêmement fermes», a-t-il promis.
Le parquet de Troyes avait annoncé la semaine dernière par communiqué qu’une enquête judiciaire avait été ouverte du chef de provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion. Découvrant les faits, la Fédération française de parachutisme (FFP) avait porté plainte, se constituant partie civile.
Clins d’œil racistes en rafale
Sur les huit personnes impliquées, cinq se sont déguisées en membres de l’organisation suprémaciste blanche du Ku Klux Klan, ont brûlé des palettes, clin d’œil distinctif au folklore de cette organisation suprémaciste blanche responsable de la mort de milliers de noirs aux Etats-Unis aux XIXe et XXe siècle, et fait mine d’étrangler trois autres personnes qui arboraient des «blackfaces», pratique raciste née au début du XIXe siècle aux Etats-Unis dans les «minstrel shows», des spectacles pendant lesquels des Blancs se noircissaient le visage pour se moquer des Noirs.
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La scène avait été diffusée sur une conversation privée entre parachutistes. Celle-ci avait ensuite été signalée et consultée par Yves-Marie Guillaud, président de la FFP, qui s’en est aussitôt indigné.
La BSPP avait souligné la semaine dernière auprès de l’AFP avoir ouvert une enquête interne sur cette affaire qui visait selon elle deux membres «hors service» de la brigade au moment de la soirée. Précédant le ministre, elle avait assuré que les deux personnes «feraient l’objet de mesures disciplinaires exemplaires» si les faits «venaient à être confirmés».
Mise à jour à 10 h 30 avec les propos du ministre sur le plateau de «C à vous».