Avoir maintenu contre vents et marées la très impopulaire réforme des retraites ne risquait pas de lui valoir un premier prix de popularité. Six semaines après la promulgation du texte, l’image d’Elisabeth Borne dans l’opinion reste très dégradée, selon une enquête réalisée par Viavoice pour Libération, réalisée fin mai auprès de 1 001 sondés. Créditée de seulement 25 % d’opinions positives, jugée «affaiblie» par les deux tiers des sondés après sa laborieuse réforme des retraites, c’est sans grand capital politique qu’elle voit s’approcher l’échéance des «cent jours» posée fin avril par Emmanuel Macron, au cours desquels elle devait préparer la suite du quinquennat.
La Première ministre ne s’étonnera sans doute pas qu’une bonne majorité se déclare «déçue» de son action. Mais peut-être davantage que ce sentiment concerne presque 40 % des électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour de la dernière présidentielle. Quant à son séjour à Matignon, environ la moitié des sondés souhaitent qu’il s’achève rapidement, contre 27 % pensant l’inverse… et presque autant sans avis, jugeant peut-être la question sans grand enjeu. Il est vrai que, bien plus que de la «co