Menu
Libération
A deux vitesses

Législatives : sous couvert d’«ingérence», les Français binationaux dans le viseur du RN

Article réservé aux abonnés
Jordan Bardella veut interdire certains postes «stratégiques» aux Français détenteurs d’une autre nationalité. Présentée comme «anecdotique», cette mesure cache pourtant des restrictions bien plus vastes, défendues par le RN.
Manifestation contre la déchéance de nationalité organisée par SOS Racisme devant le siège du Parti socialiste pendant le bureau national du PS en 2016 (Alain GUILHOT/Alain Guilhot)
publié le 24 juin 2024 à 17h36

Les Français binationaux sont-ils moins français que les autres ? La question n’est pas l’intitulé d’un nauséeux sujet de philo qui aurait été infligé la semaine dernière aux candidats au bac… mais une vraie interrogation découlant des prises de parole et du programme du Rassemblement national aux législatives, détaillé ce lundi 24 juin par sa tête d’affiche et candidat à Matignon, Jordan Bardella.

Lors des échanges avec la presse consécutifs à son propos liminaire, l’eurodéputé RN a été interrogé sur les déclarations, le matin sur TF1, du député sortant Sébastien Chenu, vice-président du RN, affirmant que son parti voulait interdire aux binationaux d’occuper «des emplois extrêmement sensibles». «Oui, je vous confirme que les postes les plus stratégiques de l’Etat seront réservés aux citoyens français et aux nationaux français», a répondu Jordan Bardella.

Les éléments de langage ayant bien circulé, Jordan Bardella et Sébastien Chenu ont brandi le même argumentaire – «protéger» la France d’un risque «d’ingérence» – et surtout le même exemple (censé être intellectuellement imparable) : celui d’un citoyen franco-russe empêché d’occuper un poste stratégique dans la défense nationale. Visiblement agacé par le fait que cette question est abordée par plusieurs journalistes, Jordan B