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Libération
Mea culpa

Soutien «inconditionnel» à Israël : Braun-Pivet reconnaît avoir eu «tort de choisir ce mot», Mélenchon applaudit

Attaques terroristes du 7 octobredossier
La présidente de l’Assemblée est revenue, jeudi 10 avril, sur ses propos qui ont fait polémique à la suite des attentats du 7 octobre. Le leader de La France insoumise estime que «la position de LFI s’impose comme la seule issue concrète politique et humaine».
Yael Braun Pivet dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 25 mars 2025. (Xose Bouzas/Hans Lucas)
publié le 10 avril 2025 à 15h25

Un rétropédalage qui vient de loin. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a reconnu, jeudi 10 avril, avoir «eu tort» de «choisir» le terme de «soutien inconditionnel» de la France à Israël très rapidement après les massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas, qui avait fait polémique à l’époque. Le 10 octobre 2023, la députée macroniste des Yvelines avait assuré à Israël, «pays ami», «au nom de la représentation nationale, notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel», depuis le perchoir où elle avait convoqué une minute de silence pour les victimes israéliennes, provoquant un tollé à gauche, particulièrement sur les bancs de La France insoumise.

«Je vois bien que j’ai eu tort de choisir ce mot, parce qu’il ne reflétait pas ma pensée et il a été compris de telle sorte que ça ne correspond pas à ce que je voulais dire», a déclaré Yaël Braun-Pivet sur France Inter. «J’ai réaffirmé à l’Assemblée nationale le soutien qui était celui de la France à un pays meurtri par le terrorisme et ce soutien qui n’avait pas de condition», a-t-elle expliqué, rappelant qu’«on entendait chez certains» à l’époque, dire que les Israéliens étaient «en fait responsables de leur propre malheur».

Jean-Luc Mélenchon se réjouit

La présidente de l’Assemblée était la seule à avoir utilisé cette expression à ce niveau de l’Etat alors que ce terme d’«inconditionnel» avait été critiqué vivement par LFI et Jean-Luc Mélenchon. L’insoumis et ses troupes avaient d’ailleurs refusé de participer à la marche contre l’antisémitisme organisée par Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat Gérard Larcher, jugeant que «les amis du soutien inconditionnel au massacre» avaient leur «rendez-vous».

Jeudi 10 avril, l’ancien candidat à l’élection présidentielle s’est réjoui de cette marche arrière. «Yaël Braun-Pivet retire le “soutien inconditionnel” et Macron s’apprête à reconnaître l’Etat de Palestine. Il appelle à la fin du siège de Gaza. Un an et six mois après LFI, ces gens comprennent enfin que la solution politique est la seule possible. Pour cela, il faut être non aligné. A la fin, la position de LFI s’impose comme la seule issue concrète politique et humaine», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

Braun-Pivet «ne regrette pas» sa visite israélienne

De son côté, Manuel Bompard, le coordinateur de LFI, a réagi sur X en rappelant que «seul un groupe avait refusé d’applaudir cette expression : le groupe de La France insoumise». «Maintenant que les mots bougent, les actes ne peuvent plus attendre», a-t-il ajouté au lendemain de l’annonce par Emmanuel Macron mercredi d’une possible reconnaissance par la France d’un Etat palestinien au mois de juin.

Yaël Braun-Pivet a néanmoins assuré jeudi qu’elle «ne regrette pas» de s’être rendue en Israël deux semaines après les massacres, voyage de soutien qui lui avait également été reproché. Face à la polémique, à son retour, elle avait expliqué que sa position de «soutien inconditionnel» s’appliquait à «l’existence d’Israël», pas au «gouvernement d’Israël», dirigé par une coalition d’extrême droite favorable à la colonisation en Cisjordanie.

L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l’ONU, le bilan total depuis le début de la guerre s’élève à 50 846 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils.