Marseille, le 20 septembre 2023. Sur scène, le sénateur local Stéphane Ravier, qui a quitté le Rassemblement national pendant la dernière campagne présidentielle pour rallier Eric Zemmour. Avec lui, la tête de liste de Reconquête aux prochaines européennes, Marion Maréchal. Et dans un coin de la petite salle, une buvette, tenue par des jeunes qui arborent des tee-shirts à l’effigie de Ravier. Ce sont les militants du groupe de jeunesse du sénateur, «Défends Marseille». Parmi eux, Libé a pu notamment identifier un ancien militant lyonnais du Bastion social, groupe radical dissous en 2019 pour ses multiples violences racistes. La bande paraît dirigée par un autre, un gaillard à la petite moustache et aux cheveux bien ras sur les côtés, engoncé dans sa chemise. Il s’agit d’un certain Aurélien B., jeune homme au passé sulfureux et qui continue de militer avec des néofascistes violents. Un pied chez monsieur le sénateur, un autre dans la mouvance radicale provençale.
Reportage
Deux mois plus tard, vendredi 24 novembre, Ravier est à Aix-en-Provence. Dans la rue, devant une assistance maigrelette, il a pris le mégaphone pour réclamer «justice pour Thomas»,