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Pour faire de la politique, il faut savoir être diplomate. Et surtout mettre de côté ses anciennes querelles. Cela vaut mieux si on veut travailler avec Dati, plutôt généreuse, par le passé, dans ses insultes et ses critiques contre ces «traîtres» de LREM. Mais l’ancienne garde des Sceaux n’est pas la seule, dans ce nouveau gouvernement, à avoir dit du mal d’un nouveau collègue.
Séjourné, nouveau ministre des Affaires étrangères, a lui aussi pu avoir des mots durs à l’adresse de Dati. Sur X, en 2020, celui qui n’était alors QUE député européen flinguait celle qui avait elle aussi traîné ses guêtres au Parlement européen – avec un enthousiasme modéré. «Des électeurs de droite nous ont rejoint il y a deux ans justement parce que Laurent Wauquiez et Rachida Dati représentaient une droite rétrograde, à l’opposé de nos valeurs. S’il n’y a pas d’autres solutions d’ententes locales, alors je préfère perdre une élection !!!» postait-il le 28 mai 2020, alors que la France se déconfinait doucement et pensait au second tour des municipales, programmé en juin de cette même année.
Ainsi donc, Dati représenterait «une droite rétrograde, à l’opposé [des] valeurs» du macronisme ? Voilà qui n’est pas très sympa pour celle qui, en 2026, pourrait porter les couleurs de la majorité lors des municipales à Paris. Séjourné a donc discrètement supprimé son message jeudi soir, peu après l’annonce du nouveau gouvernement et de la nomination de la maire du VIIe arrondissement de Paris au ministère de la Culture. Ça ne sert à rien : Internet a de la mémoire et Chez Pol avait pensé à faire des captures. Histoire d’illustrer le jeu politique : on se déteste puis on s’aime et puis on se déteste à nouveau. Bref, le gouvernement, c’est ni plus ni moins que l’adaptation politique d’Amour, Gloire et Beauté.