On ne peut que se réjouir d’entendre un ministre de l’Education nationale exhorter son administration, et en premier lieu les recteurs qu’il avait réunis lundi 18 septembre, à «un électrochoc à tous les niveaux» sur la question du harcèlement scolaire. Le défi est d’ampleur alors que plusieurs cas nous ont rappelés, ces derniers temps, que les progrès à accomplir sont immenses en matière de capacité d’écoute et de traitement de cette problématique, source de tant de souffrances et de drames. Le décalage qui continue d’exister entre les proclamations faisant des violences sexuelles et sexistes une «grande cause» du premier quinquennat et les progrès concrètement réalisés démontrent que, sur ce genre de sujets, les mots, s’ils sont utiles, sont loin d’être suffisants.
Pap Ndiaye avait déjà fait de la lutte contre le harcèlement scolaire une priorité de la rentrée de 2022 et un certain nombre de mesures – dont le fait qu’il est désormais possible dans le premier degré, comme c’était déjà le cas dans le second via un conseil de discipline, de faire changer d’établissement un harceleur sans l’accord de ses parents – ont été reprises et annoncées par son successeur, Gabriel Attal qui, on le sait, avait toutefois choisi l’interdiction du port d’une abaya par les élèves comme croisade de rentrée. S