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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Taxe sur l’électricité : le pouvoir choisit de plomber tous les Français

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Parce qu’il refuse de mettre à contribution les plus grandes fortunes et les géants du secteur de l’énergie, le gouvernement a décidé, au nom du rétablissement des finances publiques, de fragiliser encore un peu plus les Français les plus précaires. Explosif.
Le contexte du prix de l'électricité est explosif et constitue un premier test d’ampleur pour le nouveau gouvernement Attal. (Lilian Cazabet/Hans Lucas. AFP)
publié le 23 janvier 2024 à 12h24

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Elle l’avait dit en amont de la décision du gouvernement, elle l’a répété lundi matin, au lendemain de l’annonce par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire d’une hausse du prix de l’électricité de 8,5 à 9,8 % à partir du mois prochain. L’ancienne ministre macroniste, Emmanuelle Wargon, aujourd’hui à la tête de la Commission de régulation de l’énergie, a souligné qu’il s’agit là d’une décision non pas mécanique mais politique. Donc un choix et pas une obligation. C’est en effet une taxe, censément justifiée par l’état de nos finances publiques, qui conduit à ce renchérissement. Il y avait évidemment d’autres voies pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Les plus évidentes et à la fois les plus tabous en macronie sont une taxation accrue des plus hauts revenus et des entreprises du secteur de l’énergie dont les profits XXL s’apparentent largement à des rentes de situation.

Risque d’une fronde sociale d’ampleur

Bruno Le Maire avait promis moins de 10 % de hausse. C’est le cas, mais il est surtout celui qui porte la fin des aides sur l’énergie, ces coûteux boucliers pas assez ciblés, largement mis en avant par l’exécutif