Certains l’ont dit : ils ne comprennent même pas ce qu’ils font là. Pourquoi ce procès dit «AFO», du nom du groupe accusé d’avoir fomenté des attentats anti-musulmans et qui se tient jusqu’au 2 juillet devant le tribunal correctionnel de Paris, porte sur une «association de malfaiteurs terroriste». Les faits tels que rapportés par l’enquête, que Libé a pu consulter, sont accablants. Mais tous les prévenus ou presque ont juré qu’ils ne faisaient que se préparer à «se défendre» en vue de la «guerre civile» qui viendrait : un conflit racial opposant les Français «de souche» aux «musulmans» que les oracles de la fachosphère ne cessent d’annoncer, et dont les prévenus étaient persuadés qu’il était inéluctable, voire déjà présent. A tel point que plusieurs n’ont pas hésité à se comparer à «la Résistance, comme en 1940».
Comment en sont-ils et elles – trois sont des femmes – arrivés là ? La présidente du tribunal l’a rappelé à plusieurs reprises, ils ne sont pas jugés pour leurs idées. Mais «dans ce type de dossier, déterminer qui sont les auteurs présumés et leur cheminement est aussi un des objectifs», estime maître Mohamed Jaite, un des avocats de la Ligue des droits de l’homme qui a demandé à être reconnue par