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Décryptage

Titres-restaurant pour les courses alimentaires : comment le gouvernement n’a pas vu venir la polémique

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A Bercy, on réfute tout «rétropédalage» sur l’utilisation des titres-restaurant étendu à l’achat de tous produits alimentaires. Mais la vitesse et le niveau des critiques depuis lundi rappellent combien le sujet de l’inflation reste sensible.
Depuis août 2022, il est possible d’utiliser ses titres-restaurant pour payer sa farine, ses pâtes, son paquet de riz, sa boîte de 12 œufs etc. (Alain Jocard/AFP)
publié le 15 novembre 2023 à 19h58

Pour le coup, cette polémique-là, Bercy ne l’avait pas vue venir. Lundi, plusieurs articles fleurissent sur la fin, au 31 décembre, d’une mesure pensée comme exceptionnelle : l’utilisation des titres-restaurants pour acheter des produits alimentaires non préparés. Depuis l’adoption de la loi sur le pouvoir d’achat en août 2022, il est en effet possible d’utiliser ses chèques déjeuners pour payer sa farine, ses pâtes, son paquet de riz, sa boîte de 12 œufs… Bref, financer une partie de ses courses dans la limite du plafond disponible par jour (25 euros) et préparer ses petits plats chez soi (pour le boulot ou le télétravail). Ajoutez-y le contexte d’une inflation persistante (7,8 % sur un an encore pour les prix de l’alimentation selon l’Insee en octobre) et une pauvreté qui gagne du terrain dans plusieurs couches de la population, et voilà le gouvernement accusé fissa de vouloir faire des économies de bouts de chandelle sur le dos de 5 millions de salariés. Emballement médiatico-politique assuré.

«On n’avait pas ce sujet dans nos radars, comme tout le reste de la classe politi