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Libération
Reportage

Tour de France : «le RN va gagner», «je suis PS normalement», «marre des politiques des grandes villes»… Les législatives vues depuis les bords de route

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De la Savoie à l’Ain, le temps de deux étapes de la Grande Boucle, rencontre avec Yoann, Ginette, un lion nommé Philippe, Sandrine ou Ouma, pour parler de ces législatives 2024 qui mettent l’extrême droite aux portes du pouvoir.
Sur la 5e étape du Tour de France, entre Saint-Jean-de-Maurienne et Saint-Vulbas, mercredi. (Thomas Samson /AFP)
publié le 5 juillet 2024 à 12h02

C’est la petite nation du Tour, le peuple du bord des routes. Ils se tiennent au coude-à-coude. Les camping-cars broutent la même herbe. Ils hèlent d’un même cri la caravane et les coureurs. Ils partagent ensemble les rives des départementales. Après un grand départ à Florence, le Tour perce depuis mardi 2 juillet une France au seuil d’un séisme politique. A ce sujet, le peloton s’enferme dans le silence, trop occupé à courir à travers des territoires ruraux qui ont massivement choisi le Rassemblement national. Mais le bas-côté, c’est la parole libérée. La passion invite à se raconter et les vies se profilent en quelques minutes. Un souffle suffit pour évoquer le travail, la maladie, la famille. Et le vote, conscient, affirmé, impatient avant dimanche 7 juillet. Alors Libération s’est garé sur le bas-côté et a cueilli les soupirs.

Etape 4, Pinerolo-Valloire

Kilomètres 25, cocos-rico

Ils sont seuls dans une montée de rien, dans le creux de la route, sous l’auvent de leur camping-car. La frontière se situe à quelques kilomètres, le peloton est encore en Italie. Leïla et Yoann sont «on Tour». Quand un camion de la caravane file devant leurs yeux, Yoann hurle : «Allez Guingamp ! Il est de Guingamp, lui !» Ils viennent du Finistère. Ils sont partis depuis Quimper pour qu