«Ces perturbateurs sont les ennemis des travailleurs et de la gauche». Le président du Parti socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, a annoncé ce jeudi 1er mai saisir le procureur de la République pour des faits survenus lors du traditionnel défilé du 1er Mai dans la capitale. Dans une vidéo postée par la porte-parole socialiste Chloé Ridel sur X, on voit un groupe de manifestants, vêtus de noir et certains cagoulés, s’en prendre à d’autres participants à la manifestation parisienne.
L’eurodéputée rapporte que des membres du Parti socialiste, qui tenaient «un point fixe festif sur le boulevard de l’hôpital», dans le XIIIe arrondissement de Paris, ont été «insultés puis attaqués par des black blocks». Elle affirme que ces manifestants véhéments «ont arraché [leurs] drapeaux et [leurs] banderoles, ont donné des coups de pied, coups de poing, lancé des pétards. Un camarade a été traîné et lynché au sol, un autre élu a été blessé». Des élus en écharpe sont clairement visibles sur les images.
«Violences graves et inacceptables»
Sur une autre vidéo postée sur le réseau social, on voit le député socialiste Jérôme Guedj être chahuté puis exfiltré par la police. Des «violences graves et inacceptables», a jugé Boris Vallaud dans un tweet. «Arracher des drapeaux, frapper, blesser, détruire un stand politique : ces actes insultent la lutte sociale et les valeurs que nous célébrons aujourd’hui», a également déclaré, sur le même réseau social, Pierre Jouvet, le secrétaire général du PS.
Selon un journaliste de l’AFP, des manifestants habillés de noir, certains portants des drapeaux antifa, ont vivement interpellé et bousculé élus et militants PS qui avaient un stand sur le trajet de la manifestation. «Tout le monde déteste le PS», ont scandé ces manifestants hostiles à la présence socialiste dans une ambiance tendue. Interrogée sur LCI pour savoir si les socialistes n’étaient pas les bienvenus dans le cortège, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet a rétorqué que «ce sont les violences qui ne sont pas les bienvenues dans ces cortèges».
Des éléments qui corroborent ceux de la préfecture de police, transmis à Libération : «Un peu avant 15 heures, boulevard de l’Hôpital, suite à la prise à partie d’élus aux abords du local d’un parti politique, les forces de l’ordre sont intervenues pour mettre un terme à l’incident et rétablir le calme.»
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s’est montré ferme : «Des dépôts de plainte sont en cours. Nous ne laisserons rien passer. Nous n’accepterons jamais la violence de fanatiques qui ne servent aucune cause et détruisent les combats collectifs», a-t-il déclaré sur X, en remerciant «le service d’ordre et les militants qui se sont interposés avec courage pour éviter le pire».
300 000 manifestants en France selon la CGT
Dans la soirée, la préfecture de police de Paris faisait état d’un total de 52 interpellations lors de la manifestation (72 dans tout le pays), dont 28 ont donné lieu à des gardes à vue.
D’autres incidents sont survenus au cours des différentes manifestations ayant lieu partout en France. Dans le Rhône, où 6 500 personnes ont défilé selon la préfecture, des dégradations ont été constatées, notamment des tags et des jets de projectiles sur les forces de l’ordre avec trois blessés légers. Trois interpellations ont eu lieu. Des heurts se sont également produits entre manifestants et policiers dans le centre de Nantes, au cours de la manifestation qui a réuni 5 000 personnes, a indiqué la préfecture, précisant qu’il y avait eu quinze interpellations.
En tout, selon la CGT, plus de 300 000 personnes ont manifesté en France à l’occasion de ce 1er Mai, dont 100 000 à Paris. Le ministère de l’Intérieur dénombrait lui 157 000 personnes en France, dont 32 000 à Paris. «Cette journée de manifestation est une grande réussite, nous avons recensé 270 manifestations dans toute la France», a précisé sur LCI la numéro 1 du syndicat, Sophie Binet.
Mise à jour à 19 h 53 avec les chiffres du ministère de l’Intérieur.