Entre les tours du quartier de La Noue, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), une soirée est organisée pour mobiliser les plus jeunes dans la lutte contre le Rassemblement national. Le coin est safe : ici, la gauche n’a encore rien à craindre. Le danger est plus lointain. Guslagie Malanda parle de sa peur à l’approche des urnes. Elle est actrice. Elle a joué plusieurs rôles à l’écran, dont celui de Laurence Coly dans Saint-Omer. Guslagie Malanda a un agenda blindé. En août, elle part en Amérique du Sud. Des projets et un voyage mais aucune projection. La situation politique a tout gelé. «Je pense seulement à dimanche, tout me paraît loin en attendant dimanche. Je n’arrive plus à penser, dit-elle. J’attends de savoir quel sera notre chemin.»
Rencontre
Guslagie Malanda a lâché une vérité froide entre deux silences. Elle a résumé en un instant de nombreuses histoires entendues depuis la montée en flammes du Rassemblement national. «C’est comme si le reste de ma vie était dans une salle d’attente.» Comme tant d’autres. Un immigré a frappé à la porte de son voisin pour lui causer du renouvellement de sa carte de séjour. «Je peux avoir des problèmes avec Bardella ?» Il n’a pas trouvé la bonne réponse.
Le flip est partout. La dinguerie aussi. Une mère de famille dans le Val-de-Marne a souri bêtement à la m