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Pour les journalistes politiques, il y a une solution qui marche à peu près à tous les coups pour accoucher d’un sujet : le motif de la rivalité. Machin qui s’embrouille avec truc, qui tape sur untel, ou qui recadre tartempion, c’est à la fois banal et toujours efficace. Ces temps-ci, on lit justement par-ci par-là qu’il pourrait y avoir de l’eau dans le gaz entre Marine Le Pen et son poulain Jordan Bardella. D’autant que le nouveau patron du RN développe en ce moment des positions souvent plus libérales que la doctrine officielle du parti, et se trouve ensuite contredit par l’ex-candidate à la présidentielle, campée sur son image anti-système.
Contradiction... ou triangulation ? La question fait éclater de rire le lepéniste à qui on la pose, pourtant peu connu pour être un grand fan de Bardella. «C’est un râteau qui marche bien, parce qu’avec ces deux approches, on ratisse des publics très différents», pointe l’élu, qui estime que le nouvel électorat séduit en ce moment par le RN ressemble «aux différentes sociologies que pouvait réussir à toucher Nicolas Sarkozy». Et en même temps™, dire des trucs de droite, puis des trucs de gauche, puis des trucs de droite, ça nous fait penser encore à quelqu’un d’autre, qui en a fait une théorie politique pour conquérir le pouvoir. La preuve que le RN se macronise ?