Des livres d’histoire aux bruits de bottes sur le sol européen. Du «retour du tragique», martelé depuis 2017, à «l’ambiguïté stratégique», vieux principe militaire brandi par Emmanuel Macron consistant à brouiller ses intentions auprès de l’adversaire. De son martial «nous sommes en guerre», lancé au printemps 2020 en pleine épidémie de Covid, à la «guerre hybride» menée contre la France, à coups d’attaques cyber et informationnelles. De son appel à «renouer avec l’héroïsme» en août 2017, à son injonction aux alliés de Kyiv, sommés de «ne pas être lâches» face à une Russie «inarrêtable». Le rapport qu’entretient le chef de l’Etat à la guerre, intellectuel, historique, exaltant les héros (de Gaulle en tête), se confronte, depuis deux ans, à la réalité de l’invasion russe en Ukraine. De quoi éclairer sa récente position, qui consiste à ne rien exclure, y compris l’envoi de troupes au sol.
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Sans doute la guerre avait-elle initialement une dimension romanesque pour ce grand lecteur, qui se dit comme «structuré par la littérature». «Il se voit comme un personnage historique, un chef d’Etat face au tragique de l’histoire. Quand il y a un défi à relever, il fait souvent appel à l’imaginaire de la guerre», décrypte un proche. Avec des valeurs qu’il martèle au fil des commémorations : héroïsme, résistance, sacrifice. Tout ce qui est militaire le touche, lui qui effectue avec ferveur revues de troupes et saluts aux morts. Ce