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Chez Pol

Un député saisit la HATVP sur le communicant officieux de Bayrou

L’élu Génération·s Emmanuel Duplessy veut un contrôle a posteriori sur Régis Lefebvre, proche du Premier ministre, non nommé mais qui communique activement pour lui. Et envisage un recours devant le Conseil d’Etat.
Régis Lefebvre le 16 décembre à Matignon. (Elodie Gregoire/ABACA)
publié le 7 mai 2025 à 12h26

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Tout membre de cabinet ministériel ayant exercé une activité dans le privé au cours des trois années précédant sa nomination fait l’objet d’un contrôle par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui s’assure de l’absence de tout conflit d’intérêts. Régis Lefebvre, communicant officieux de François Bayrou depuis son entrée à Matignon sans avoir dûment intégré son cabinet, n’a donc pas eu à subir cette encombrante formalité.

Le député Génération·s (qui siège au sein du groupe écolo) Emmanuel Duplessy nous annonce donc, ce mercredi 7 mai, son intention de «saisir» la HATVP pour réclamer un contrôle a posteriori de la situation de ce «proche» revendiqué du Premier ministre et interlocuteur privilégié des journalistes chargés du suivi de Matignon. L’élu du Loiret, investi sur les questions de transparence, va aussi envoyer «un courrier à Bayrou lui demandant d’actualiser la composition de son cabinet». «Sa réponse permettra de saisir la justice administrative», prévient encore Duplessy, qui envisage «un recours auprès du Conseil d’Etat» au nom du décret, repris de Premier ministre en Premier ministre, qui dispose que «nul ne peut exercer des tâches au sein d’un cabinet ministériel s’il ne figure sur [un] arrêté» de nomination publié au Journal officiel.

On ne veut pas trop s’avancer, mais le député peut déjà s’atteler à la rédaction de son recours : Lefebvre nous expliquait lundi 5 mai qu’il avait refusé la proposition de Bayrou d’intégrer son «cab» et qu’il n’avait toujours pas l’intention de le rejoindre. Et en octobre, la HATVP (déjà saisie par Duplessy) s’était déclarée incompétente pour contrôler a posteriori le cas de Simon Dufeigneux, le DRH officieux de Michel Barnier à Matignon. «En l’absence de nomination de M. Dufeigneux au sein du cabinet du Premier ministre, la Haute Autorité n’est pas compétente pour examiner la situation de l’intéressé», lui avait répondu l’autorité administrative indépendante.