A Lomme, dans la banlieue de Lille, historiquement et toujours socialiste, on oscille entre mine affligée face à la crise politique et curiosité, avec la perspective d’un gouvernement plus à gauche. Devant l’hôtel de ville, le petit marché résiste aux bourrasques. «On parle politique ? La tempête s’annonce», rigole Hervé, 59 ans, mécanicien-outilleur. La ville a voté aux dernières législatives à 65,5 % pour Roger Vicot (PS), l’ancien maire, face au RN. «J’ai peur que le PS retourne sa veste», confie Hervé. «Ils disent qu’ils veulent construire, sur la base d’idées, mais Macron ne veut même pas revenir sur la réforme des retraites.» Il soupire, engoncé dans son blouson chaud : «La lutte ouvrière n’existe plus. Dans mon boulot, 95 % des gens votent RN.» Ce qui le désole : «Macron, il faut tourner la page, mais je suis partagée sur la destitution : l’erreur serait de donner un chèque en blanc au Rassemblement national.»
Analyse
L’allocution d’Emmanuel Macron, au 20 heures jeudi, est passée aux oubliettes. «Il