Certains attendaient ce moment avec plus ou moins d’attention, de fébrilité ou d’impatience. D’autres ont observé cela de loin. Entre palabres et silences, cris de joie, de soulagement ou de déception, tour de France, dimanche à 20 heures, lorsque les premières estimations de la nouvelle coloration de l’Assemblée nationale sont apparues sur les écrans, à Montreuil, en Aveyron, en Gironde et dans l’Aube.
A Montreuil, en Seine-Saint-Denis
«Ce soir, les fascistes ils vont pleurer»
Pendant quelques minutes, une panne d’internet a coupé la télé. Elle se rallume juste avant 20 heures. «Dans sept minutes», interpelle un client. En arabe et en français, les interjections fusent sur Marine Le Pen et les pistaches craquent sous la dent : «Elle va pas gagner, jamais.» La phrase tient plus de l’incantation désespérée que d’un réel pronostic. «Cinq minutes», lance un autre. L’ambiance oscille entre blagues et inquiétude. Le décompte passe lentement dans ce café de la rue de Paris de Montreuil, qui rassemble des Algériens, Marocains et Maliens attablés autour de cafés et demi de bière, habitant pour certains le foyer de travailleurs migrants, à quelques centaines de mètres.
«Cinquante secondes», scande l’un en même temps que les présentateurs de BFM TV. Les reg