Menu
Libération
Le billet de Thomas Legrand

Un «racisme d’atmosphère» diffusé par des cheminées brunes

Article réservé aux abonnés
Non, le racisme n’est pas une substance naturelle ni un virus qui se propagerait tout seul. Des artisans politiques et médiatiques le font prospérer à longueur de plateaux de chaînes d’info.
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, s'exprimant à l'antenne de CNews. (DR)
publié le 6 juin 2025 à 8h29

Pour ne rater aucun billet de Thomas Legrand, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques

C’est l’islamologue Gilles Kepel qui avait inventé ce terme : «jihadisme d’atmosphère». C’était pour signifier que cette idéologie imprégnait désormais tous les pans de la société. Ce concept est largement contesté, notamment par son ancien élève Hugo Micheron, devenu lui-même chercheur spécialiste du jihadisme. Ce dernier n’est pas une substance qui flotte dans l’air et dont on pourrait se contaminer en prenant le métro au contact des autres, dit Micheron. Il y a des théoriciens et des propagateurs, il faut une action continue et proactive.

Il en va de même pour le racisme. Ces derniers jours, ceux qui dénoncent le racisme ambiant et déplorent sa propagation paraphrasent Kepel en parlant de «racisme d’atmosphère». Répondons donc comme Micheron : non, le racisme n’est pas dans l’atmosphère comme une substance naturelle ni un virus qui se propagerait se