A gauche, Eric Kerrouche. A droite, Marine Le Pen. Entre les deux : la Constitution devenue champ de bataille. Fin avril, le sénateur socialiste des Landes a déposé une proposition de loi constitutionnelle pour «protéger la Constitution en limitant sa révision à l’article 89». Une riposte à celle du Rassemblement national, proposée par la présidente du groupe à l’Assemblée en janvier 2024 et intitulée «Citoyenneté – Identité – Immigration». Cette dernière pourrait «détruire notre République et la transformer en un Etat xénophobe», s’alarme Eric Kerrouche.
Ce texte, signé par l’ensemble des députés RN, envisage des amendements considérables à la Constitution, pour y inscrire bon nombre des exigences lepénistes : le principe de «priorité nationale», des restrictions au droit d’asile, la facilitation des expulsions et de la déchéance de nationalité, la réservation du droit de vote aux Français, la supériorité du droit national sur les traités internationaux, ou encore la fin du droit du sol,