«C’est un franchissement de seuil incroyable de violence politique» : Jean-Luc Mélenchon pèse ses mots, visage grave, sous le soleil frisquet, ce jeudi soir, sur l’estrade bricolée place Vanhoenacker, à Lille. Il faut marquer le moment, et les esprits, dans ce meeting improvisé en plein air, que lui ont offert sur un plateau ses adversaires politiques. On l’annule deux fois, qu’à cela ne tienne, il parlera tout de même.
C’est d’abord l’université de Lille qui a préféré retirer son autorisation d’une conférence dans ses murs sur la Palestine à laquelle il devait participer jeudi soir, avec Rima Hassan, 7e sur la liste insoumise aux européennes ; c’est ensuite le préfet du Nord, en début d’après-midi, qui a interdit la tenue de la même conférence dans une salle privée. Alors, Jean-Luc Mélenchon désigne tous ceux qui se serrent autour de lui, bardés de leur écharpe tricolore : Manon Aubry, la tête de liste aux européennes, Mathilde Panot, présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée nationale, les trois députés du Nord, Adrien Quatennens, Ugo Bernalicis, David Guiraud, et d’autres députés, Louis Boy