Des centaines, si ce n’est des milliers de messages sexistes et racistes sur Twitter, Facebook, Instagram et LinkedIn. Des menaces également. Mercredi et ce jeudi 2 mai 2024, la journaliste d’Arrêt sur images (ASI) Nassira El Moaddem a été la cible d’une vague de harcèlement haineux venue de tout l’écosystème de l’extrême droite. Une affaire désormais tristement banale, qui témoigne de l’interconnexion de la fachosphère et d’une mécanique bien huilée où réseaux sociaux, télévision bollorisée et acteurs politiques – dont le Rassemblement national – jouent la même partition.
Tout part d’un tweet posté par Nassira El Moaddem le 30 avril. La journaliste réagit à un article de RMC Sport : celui-ci évoque un courrier de la Fédération française de football à ses responsables locaux au sujet du port de certains équipements, comme le casque ou les collants, dont l’utilisation par certains joueurs relèverait de motifs religieux «sous prétexte médical». «Pays de racistes dégénérés. Il n’y a pas d’autres mots. La honte», réagit vertement la journaliste sur X. Le tweet provoque quelques réactions l’invitant à quitter le pays et à «retourner chez elle». Rien de massif à ce stade, pour une journaliste pourtant suivie par plus de 100 000 comptes sur ce réseau social.
La «polémique» est de nouveau évoquée à l’antenne
La chaîne d’extrême droite CNews change tout, en s’emparant du sujet le lendemain, un 1er Mai pourtant chargé en actualité politique et sociale. Le tweet est évoqué dès le matin dans l’émission Mora