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Libération
Extrême droite

«Une nouvelle action propagandiste» : à Perpignan, la place Pierre-Sergent indigne les victimes de l’OAS

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Voulu par le maire RN, Louis Aliot, le lieu commémore une figure de l’Algérie française. Sans réaction de la préfecture et au grand chagrin des descendants des personnes assassinées par le mouvement terroriste.

Des hommages à Maurice Audin, militant de l'indépendance algérienne, lors des manifestations contre l'esplanade Pierre Sergent à Perpignan, le 29 octobre. (Idhir Baha/Hans Lucas.AFP)
ParPierre Plottu
Journaliste politique
Maxime Macé
Journaliste politique
Publié le 22/03/2023 à 8h02, mis à jour le 23/03/2023 à 9h11

«Une fois de plus les assassins sont honorés, et les victimes méprisées et ignorées.» Au téléphone, la voix de Jean-Philippe Ould Aoudia tremble presque de colère quand on lui demande ce qu’il pense de la création par le maire RN, Louis Aliot, à la fin 2022, d’une esplanade Pierre-Sergent à Perpignan. Ce dernier, ancien député du Front national, décédé en 1992, vétéran des guerres d’Indochine et d’Algérie, était aussi l’un des chefs de l’organisation terroriste d’extrême droite OAS en métropole. C’est un commando de cette même organisation qui a tué le père de notre interlocuteur, Salah Ould Aoudia, le 15 mars 1962 à El Biar, près d’Alger, dans un centre social éducatif. Cinq autres inspecteurs de l’Education nationale y ont également été assassinés : Marcel Basset, Robert Eymard, Max Marchand, Mouloud Ferraoun et Ali Hammoutène.

La décision de créer cette place a été prise par le conseil municipal de la ville RN, le 22 septembre dernier, provoquant la colère des associations antiracistes et de victimes de l’OAS. Sur la petite esplanade située boulevard Jean Bourrat, en centre-ville, la plaque mentionnait «Pierre Sergent 1926-1992 écrivain, homme politique». Elle a été escamotée fin février par un collectif perpignanais, et remplacée par une plaque en homma