Le Sénat s’est préparé mardi à une longue nuit. Les travées du palais du Luxembourg sont aux trois quarts pleines et le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, a mis une petite laine sous sa veste de velours bleu marine, sans doute en prévision d’une séance qui pourrait s’achever au petit matin. Serait-ce pour mieux afficher leur combativité et leur unité, les trois représentants du gouvernement venus défendre le texte se tassent sur un même banc.
Pomme à la buvette
Avant l’examen d’une série d’amendements destinés à supprimer purement et simplement l’article 7 du projet de loi – celui sur le passage de 62 à 64 ans de l’âge légal de la retraite – les groupes parlementaires ont multiplié les demandes de parole. L’opposition sénatoriale commence donc à pilonner le texte : «Avec cette réforme vous nous offrez le droit de travailler plus pour gagner a minima», tonne Hélène Conway-Mouret, élue du groupe socialiste écologiste et républicain. Droit comme un i, le sénateur les républicains Bruno Retailleau décide alors de sonner la charge : «Je me souviens en octobre 2010 d’une énorme manifestation. Je me