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Une offre de soins à 30 minutes de chaque Français : la promesse floue de Lecornu

Le nouveau Premier ministre, qui en a fait une «grande priorité nationale» en ce samedi 13 septembre de premier déplacement en Saône-et-Loire, n’a pas encore chiffré ni détaillé la mesure.

Sébastien Lecornu lors de son déplacement à Mâcon ce samedi 13 septembre 2025, en Saône-et-Loire. (Jeff Pachoud/AFP)
Publié le 13/09/2025 à 16h54

Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a promis ce samedi 13 septembre une offre de soins à trente minutes de chaque Français lors de son premier déplacement, sans préciser le coût d’une telle mesure et s’il utiliserait les structures qui existent déjà.

Ce que souhaite le ministre

En visite dans un centre de santé départemental à Mâcon (Saône-et-Loire) pour sa première sortie en tant que Premier ministre, Sébastien Lecornu, 39 ans, a promis de bâtir un réseau «France Santé».

Il espère ainsi que 5 000 maisons «France Santé» seront disponibles en 2027, conçues sur le modèle des maisons «France Services», qui proposent un guichet unique de proximité pour diverses démarches administratives.

Les centres de santé

Ces centres proposent au tarif conventionné une palette de soins médicaux et les médecins y sont salariés. On en compte aujourd’hui «plus de 2 500» (dont 582 pluriprofessionnels), et à l’exception des centres de soins infirmiers, «ils sont implantés majoritairement en milieu urbain», explique sur son site internet le ministère de la Santé.

Les centres de santé pluridisciplinaires sont considérés par beaucoup d’experts comme un modèle d’avenir pour faire face aux difficultés d’accès aux soins, en facilitant le suivi des personnes atteintes de pathologies chroniques et en permettant aux paramédicaux de soulager les médecins de certaines tâches. Ils sont également censés mieux correspondre aux attentes des jeunes médecins, plutôt avides de travailler en équipe.

Mais l’équilibre financier reste difficile à trouver pour ces centres qui appliquent le tarif conventionné et le tiers payant, et ont des contraintes en matière d’horaires et de jours d’ouverture.

Les maisons de santé

Les syndicats de médecins libéraux voient d’un mauvais œil le développement des centres de santé pluridisciplinaires, structures publiques ou associatives où les médecins sont salariés. Ils préfèrent défendre les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), structures créées en 2007, où les différents professionnels – médecins, infirmiers, kinés, etc. – sont des libéraux.

Ils avancent notamment que les médecins libéraux font beaucoup plus d’actes et d’heures de travail que les médecins salariés.

Il y avait 2 501 maisons de santé pluriprofessionnelles en fonctionnement au 31 décembre 2023 et «l’objectif est d’atteindre 4 000 maisons de santé en France», toujours selon le ministère.

Quel coût ?

Si le nouveau chef de gouvernement n’a pas chiffré le coût de la promesse qu’il a faite ce samedi depuis la Saône-et-Loire, il en a déjà fait une «grande priorité nationale». Et a assuré vouloir piloter lui-même ce projet.

Le gouvernement le rappelle sur son site internet : en 2024, «six millions de Français n’avaient pas de médecin traitant et 87 % du territoire était classé en désert médical».