«C’est une procédure bâillon !» dénonce Alexandre Dézé, contacté par Libé. Le petit monde des sciences politiques français est en ébullition depuis que vient d’être rendue publique une plainte en diffamation de l’Ifop (qui n’a pas répondu à nos sollicitations) contre le politiste, poursuivi pour avoir remis en cause la crédibilité d’un sondage de l’institut portant notamment sur le rapport des musulmans à l’attentat contre Charlie Hebdo du 7 janvier 2015. La plainte, que Libé a pu consulter, lui reproche ainsi d’avoir déclaré, dans un article du Monde datant de septembre, que l’Ifop a «réalisé un sondage sans “aucune valeur”, aux conclusions “discutables” et souffrant d’une “faiblesse méthodologique […] délirante”». Une procédure rare qui pourrait bien cacher une volonté de taire toute critique des sondages en faisant de Dézé, qui vient de publier 10 leçons sur les sondages politiques (Ed. De Boeck supérieur), un exemple.
«Regard critique»
«Les controverses scientifiques ne font que très rarement l’objet de procédures de diffamation aboutissant à une condamnation, d’autant qu’en l’espèce, il s’agit de pr