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Libération
Le bide parade de l'été

Vacances de ministres: objet politique à risque de quinquennat en quinquennat

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Avant Jean-Michel Blanquer, critiqué pour ses vacances à Ibiza la veille de la rentrée scolaire, une palanquée de ministres et de chefs d’Etat en exercice se sont vu reprocher des séjours au soleil à des moments inopportuns.
En 2003, Jean-François Mattei répond depuis son jardin varois à TF1, en pleine canicule.
publié le 18 janvier 2022 à 21h55

«Saint-Tropez, c’est fini !» En le nommant Premier ministre en 1962, le général de Gaulle n’avait pas mâché ses mots face à Georges Pompidou, coupable à ses yeux d’un peu trop apprécier la Côte-d’Azur, lieu de villégiature de la jet-set parisienne où se croisaient Bardot, Delon et Birkin. Habitué à passer l’été dans sa résidence de la Boisserie à Colombey-les-Deux-Eglises, il réclamait sobriété et retenue à ses ministres.

C’est un classique de la Ve République : épier, décortiquer, commenter les vacances des présidents et de leurs ministres. Jean-Michel Blanquer, qui a annoncé le nouveau protocole sanitaire pour les écoles depuis Ibiza, n’est pas le premier à se faire chahuter pour un séjour au soleil au mauvais moment.

Sous Chirac, épisode caniculaire

Eté 2003. La France étouffe sous la canicule. La presse parle d’«hécatombe» alors que le taux de mortalité explose. Le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, profite lui de sa résidence dans le Var. Et répond depuis son jardin, en polo noir, aux questions d’un journaliste de TF1. La forme fait tache d’huile, alors que le gouvernement est empêtré, sur le fond, dans la gestion calamiteuse de cet épisode sanitaire