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Interview

Veolia-Suez : «Il est impossible qu’une telle OPA se soit faite sans l’accord de l’Elysée»

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Après l’ouverture d’une enquête par le PNF, Mathilde Panot, députée LFI à la tête d’une commission d’enquête parlementaire sur «la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences», dénonce une «affaire d’Etat».
Manifestation devant le siège de Suez à la Défense, en septembre 2020. (Ludovic Marin /AFP)
publié le 3 novembre 2021 à 5h43

Quelle a été votre réaction en apprenant, la semaine dernière, l’ouverture d’une enquête préliminaire par le Parquet national financier (PNF) sur le rachat de Suez par Veolia ?

C’est une excellente nouvelle. La justice doit faire toute la lumière sur cette histoire qui est une affaire d’Etat. Notre commission d’enquête a essayé de convoquer tous les acteurs mais, d’une part, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, a refusé par deux fois de répondre à nos convocations et, d’autre part, notre commission d’enquête était plus large que la simple affaire Veolia-Suez. Elle portait sur «la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences».

Pourquoi est-ce pour vous une «affaire d’Etat» ?

Parce qu’il est impossible qu’une telle OPA, à plusieurs milliards d’euros se soit faite sans l’accord de l’Elysée. Comment Antoine Frérot, le PDG de Veolia et soutien d’Emmanuel Macron en 2017, a-t-il pu refuser la médiation proposée par Bercy avec Emmanuel Moulin, directeur général du Trésor, sans garantie d’une protection de l’Elysée ? Pourquoi Jean-Pierre Clamadieu d’Engie a-t-il menti à son ministre de tutelle, Bruno Le Maire ? On ne peut pas avoir un gouvernement qui disait que ce rachat était contraire à l’intérêt général et l’Elysée