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Libération
Enquête

Versailles : Catherine Pégard, intrigues au château

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Nommée à la tête de l’établissement public par Sarkozy en 2011, l’ex-journaliste, forte de ses réseaux politiques et économiques, a conquis les Macron. Malgré l’expiration de son mandat, ils la maintiennent en poste, prêts à s’affranchir des lois, indifférents à la polémique.
Catherine Pégard, présidente de l'Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, en septembre 2018 au château. (MUSTAFA YALCIN/Anadolu Agency via AFP)
publié le 3 mars 2023 à 21h12

Le fait du prince, c’est ainsi. «Le Président s’obstine», reconnaît-on, un peu gêné, du ministère de la Culture à Matignon, jusque dans les couloirs de l’Elysée. Pourquoi Emmanuel Macron s’entête-t-il, au mépris des lois, de ses promesses de République exemplaire, en plein capharnaüm sur les retraites, à maintenir la présidente du château de Versailles, Catherine Pégard ? L’ancienne journaliste politique du Point, ex-conseillère en 2007 de Nicolas Sarkozy qui la propulsa à la présidence du domaine royal, est-elle aussi indispensable ? Son mandat, prorogé trois fois, n’est plus renouvelable, elle est atteinte, à 68 ans, par la limite d’âge (fixée à 67 ans pour les dirigeants d’établissement public), ce qui la place depuis un an et demi dans une situation d’intérim, du jamais-vu. Qu’importe, Macron a brandi un décret – unanimement retoqué par le Conseil d’Etat – avant qu’un de ses vieux colistiers, le sénateur François Patriat, soit chargé de déposer un amendement baroque, retiré sous les sarcasmes. Un autre devait être tenté mi-mars, à l’Assemblée.

Et le feuilleton continue, ambiance lunaire au château, les décisions en suspens, 1 000 employés dans l’attente, les potentiels successeurs survoltés en coulisses. Versailles est resté un haut lieu de pouvoir ; pl